Comme toute la production de ce créateur singulier et important, cet hommage au chef-d’œuvre de Michel-Ange tire sa substance de la tension entre l’utilisation assumée de la force des formes héritées (en l’occurence celle des grands oratorios baroques et classiques), et l’originalité harmonique, rythmique et instrumentale propre au compositeur.
Construite sur le modèle de ce fameux plafond, en neuf scènes correspondant aux neuf parties de la fresque, qui étaient projetées sur un écran au dessus du chœur, l’œuvre permettait, avec sa grande variété de configurations instrumentales, d’entendre en majesté l’orgue de Saint-Eustache, tenu solidement par Baptiste-Florian Marle-Ouvrard, de très justes et expressives solistes (Léa Sarfati et Inès Berlet), l’orchestre-atelier Ostinato ainsi que l’immense chœur de Meudon, très investi dans l’interprétation de cette musique exigeante. Le chef Adam Vidovic guidait ses troupes avec clarté et passion, et le très jeune violoncelliste Jérémy Garbarg offrit, dans le bouleversant solo de Violoncelle figurant le « Serpent d’Airain », une générosité magnifique (24 juin).