Aux Chorégies d’Orange, le 15 juillet dans la cour Saint-Louis, aura lieu le concert des Révélations classiques de l’Adami. Le violoncelliste Jérémy Garbarg fait partie de cette promotion 2019 qui se voit ouvert les portes du festival lyrique. Il sera rejoint par le pianiste Vincent Mussat, la violoniste Marie-Astrid Hulot, le basson Rafael Angster. Mais aussi la soprano Amandine Ammirati, la mezzo Lise Nougier, le ténor Sahy Ratia et le baryton Timothée Varon.
Jérémy Garbarg fait partie de la nouvelle génération de violoncellistes. Il s’inscrit dans une tradition ou une continuité pour cet instrument à cordes qui a laissé une lignée d’interprètes renommés. Il vient de recevoir des lauriers des Révélations classiques Adami. Quand on sait qu’un seul musicien par instrument est reconnu par l’association et que quatre instrumentistes seulement composent une promotion, c’est dire si la barre est haute.

Le violoncelliste Jérémy Garbarg photo Raphaël Martiq
Si d’aucuns rêvent d’être concertiste international et de jouer de salle en salle, ce n’est pas celui de Jérémy Garbarg pour qui le succès et la renommée ne combleront pas le vide et la solitude qu’elles engendrent le plus souvent : « On rencontre beaucoup de monde et ce sont des relations qui se développent. Ce n’est pas ce qui m’intéresse de voyager seul, de ne pas avoir une vie de famille. La forme du quatuor me convient mieux et cette relation à la musique à quatre. »
Plus jeune, il avait envie un temps de jouer de la harpe mais sa mère jouant du violoncelle l’a incité à faire pencher pencher la balance du côté du violoncelle : « J’ai décidé de devenir professionnel assez tardivement. Avoir une Révélation Adami, je le prends aussi comme beaucoup de chance. Les récompenses comme celle-ci sont gratifiantes, c’est un label qui ouvre des portes en étant reconnu.»
Etre révélation Adami lui a permis l’été dernier de participer au festival de Prades, un moment construit par Pablo Casals : « Si seulement je pouvais jouer comme lui jusqu’à 92 ans. Participer à ce festival, c’est une chance quand on voit le nombre d’artistes présents et la programmation… » Il se réjouit surtout des liens qui se sont noués entre artistes : « Nous nous sommes très bien entendus et nous avons eu idée de monter des projets ensemble et de nous revoir régulièrement. »
Plus que Pablo Casals, Jérémy Garbarg cite plus volontiers Yo-Yo Ma, surtout pour évoquer les Suites de Bach pour son instrument : « C’est un passage obligatoire. Je ne l’enregistrerai pas maintenant, j’ai besoin d’une certaine maturité. Beaucoup de violoncellistes font Yo-Yo Ma, les suites s’enregistrent en étant jeune interprète, puis avec de l’expérience et plus tard. Comme l’a fait Yo-Yo Ma dernièrement. ».
Jérémy Garbarg glisse que cette maturité est le fruit d’un travail solitaire, dans sa chambre à lire et étudier les partitions. Il revient à cette solitude nécessaire de l’artiste. Lui ne croit pas au talent, il croit au travail répété à l’envi qui permet de restituer le geste et la technique assimilés dès le plus jeune âge : « J’ai pu bénéficier aussi de classe aménagée quand j’étais au lycée, de nous retrouver entre instrumentistes et de faire des rencontres. »
Jérémy Garbarg évoque aussi le caractère nécessaire pour arriver au terme de son ambition : « Oui ! C’est important d’être déterminé et d’acquérir une discipline très jeune. »